Face aux polémiques sur une séquence de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, le Cercle Pétrarque rappelle que seule la connaissance historique permet de lutter contre l’obscurantisme.
Depuis vendredi soir, nombre de voix de tous bords se sont élevées pour reprocher à Thomas Jolly, concepteur de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, sa réinterprétation de La Cène de De Vinci, et, ce faisant, crier au blasphème et à l’anti-christianisme.
Comme l’a expliqué Thomas Jolly lui-même, et ce après que de nombreux internautes l’ont partagé sur les réseaux sociaux, cette séquence faisait référence au contraire au banquet donné en l’honneur du mariage de Thétis et Pélée, représenté notamment par le peintre néerlandais Jan Van Bijlert (1597-1661), dans son Festin des dieux (vers 1640), aujourd’hui exposé au Musée Magnin de Dijon.
Cette peinture représente donc les dieux rassemblés au banquet de célébration du mariage de Thétis, la néréide qui épousa le mortel Pélée. À ce mariage, seule la Discorde n’est pas invitée. De l’union de Thétis et Pélée naquit le plus grand héros grec : Achille, héros de la guerre de Troie.
Apollon et sa lyre au centre de l’œuvre est le dieu notamment de la musique et de la poésie. Quant à Dionysos, dieu de la fête et du vin, il est originaire de la ville de Thèbes, en Grèce, mais aussi de Phrygie, territoire de l’actuelle Turquie, dont le bonnet est devenu un symbole de liberté, mascotte de ces jeux olympiques de Paris. Il est un dieu qui meurt et renaît comme le feu que l’on rallume.
« Il est clair que les symboles mythologiques font sens avec l’image connue de la France et leur analogie avec la mythologie greco-romaine : la fête, le vin, le bonnet phrygien, Apollon, le dieu soleil qui inspira tant Louis XIV… », analyse Guillaume Diana, professeur de Lettres classiques et Vice-Président du Cercle Pétrarque.
Le thème du festin des dieux était populaire en Hollande. Si la composition peut rappeler à certain la célèbre Cène de De Vinci (1495-98), c’est la composition même du banquet que l’on retrouve dans de nombreux chefs-d’œuvre de la Renaissance comme Le banquet dans la forêt des pins de Botticelli (1483), mais aussi dans l’art médiéval.
« Il est aussi à rappeler que dans la Grèce antique, les rôles de femmes au théâtre étaient joués par des hommes, une pratique récurrente qui perdura en France jusqu’à la fin du XVe siècle », précise également Guillaume Diana.
« Nous avons créé le Cercle Pétrarque pour lutter contre les fausses informations et l’obscurantisme en promouvant la vérité historique et la connaissance des civilisations anciennes », rappelle Jean-Guillaume Olette-Pelletier, docteur en égyptologie, président du Cercle Pétrarque.
Le Cercle Pétrarque invite donc tous ceux qui auraient mal interprété cette séquence à découvrir ou apprendre le mythe du mariage de Thétis et Pélée ainsi que l’histoire du dieu Dionysos, pour comprendre les subtilités et les images que Thomas Jolly a voulu véhiculer lors de cette cérémonie.
Le bureau du Cercle Pétrarque